Une fracture avec l’industrie musicale qui incite à l’indépendance
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La musique indépendante
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Partie 4

Une fracture avec l’industrie musicale qui incite à l’indépendance

Une fracture avec l’industrie musicale qui incite à l’indépendance

Bien que le Rap soit de plus en plus respecté notamment grâce à sa côte de popularité qui est montée en flèche, il est toujours méprisé par une partie de l’industrie musicale.

En effet, une partie de l’industrie musicale n’aime pas le Rap, ou du moins il ne l’aime que parce qu’il vend, et pas pour la musique qu’il propose ou ce qu’il représente. Il n’y a qu’à voir les dirigeants des majors qui ne sont pas (ou très peu) des gens issus de la culture urbaine.

Cela pose problème puisque ce sont les grandes structures de l’industrie musicale qui possèdent le plus de moyens financiers, ce qui est préjudiciable aux petits rappeurs qui souhaitent se développer et être signés.

Le Rap sera totalement respecté le jour où de grosses structures indépendantes du Rap existeront, et l’on y arrive à grands pas. On peut prendre pour exemples certains labels indépendants qui n’ont plus rien à envier à certains labels historiques de l’industrie musicale française, mais l’on pense aussi à la remise des prix dans le monde de la musique.

L’événement destiné à récompenser les acteurs de la musique correspond aux “Victoires de la Musique” en France, et celui-ci a depuis toujours mis le Rap à l’écart. Bien que symbolique, et en apparence sans grande conséquence dans la carrière d’un artiste, cette remise de prix a bien souvent pris de haut le Rap ce qui lui a valu le désamour des principaux intéressés.

On vous met ici un extrait pépite de Vald qui résume bien ce qu’une partie des rappeurs pensent de cette cérémonie :

Mais ce temps est sans doute bientôt révolu puisque qu’une nouvelle émission a vu le jour afin de récompenser les acteurs de la musique urbaine. Il s’agit des “Flammes” qui est née d’une initiative commune des médias Yard, Booska-P et Smile, la première édition a eu lieu le 11 mai 2023 au théâtre du Châtelet à Paris.

Ce désamour envers le Rap joue des mauvais tours aux majors qui voient de plus en plus de rappeurs percer en totale indépendance ce qui représente donc pour eux une perte net de profit. Pour les majors et labels, ces rappeurs étaient jusque-là inconnus, ou pire encore : Ils auraient pu les attirer et les signer, mais ils n’ont tout simplement pas cru en eux et en leur musique.

Les rappeurs concernés n’hésitent pas à en parler dans leur textes, on peut prendre pour exemple Freeze Corleone qui dis dans le son Chen Laden :

“Ils ont eu peur de me signer chez Sony”.

Les majors et maisons de disques se rendent bien compte du phénomène et c’est pourquoi elles multiplient ces dernières années les signatures de rappeurs. Il y a évidemment de gros succès parmi ces rappeurs nouvellement signés, mais cela pose aussi un problème, celui de l’uniformisation dans le paysage du Rap mainstream.

En effet, beaucoup de directeurs artistiques et producteurs de ces structures ne sont pas forcément fans de Rap. Ils vont donc analyser les succès de cette musique, et inciter les rappeurs nouvellement signés chez eux, à réaliser des albums similaires à ce qui a déjà fonctionné afin de ne pas prendre de risques. Cela leur permet ainsi de remplir leur objectif de ventes, mais la démarche est tout sauf artistique.

Si cela ne pose pas de problèmes pour une grande partie des auditeurs qui consomment sans trop se poser de questions, ce phénomène est bien plus dérangeant pour les passionnée de Rap qui ont tendance à se rendre compte que les albums des rappeurs mainstreams signés en maisons de disques se ressemblent de plus en plus, que ce soit dans leurs structures ou dans leur sonorités.

Ces albums ne sont pas objectivement mauvais, mais ils sont terriblement redondants. Le piège c’est qu’à terme, même le public de masse se rende compte du phénomène et délaisse le Rap puisque celui-ci ne propose rien de nouveau, excepté des recettes recyclées.

Cela serait terrible puisque si le Rap parvient toujours à être la musique du moment, c’est justement grâce à sa faculté à constamment se renouveler depuis plus de 30 ans. On peut prendre l’évolution de la musique de Booba pour exemple.

Visuel de : christian_68_official

À cause de ce phénomène, les auditeurs passionnés de Rap vont donc naturellement se diriger vers les artistes indépendants qui eux ont tendance à passer les codes et proposer quelque chose de nouveau.

Ces rappeurs profitent donc de l’époque actuelle qui leur est propice puisque comme on l’a vu dans un précédent article, il est aujourd’hui bien plus facile de se lancer en tant qu’artiste indépendant, d’autant plus que le Rap n’a jamais était aussi populaire.

À noter que c’est d’autant plus facile pour ceux qui ont créés un compte sur Beatmaker Factory ;)

Il s’agit bien souvent pour ces rappeurs d’une véritable revanche en vers l’industrie musicale lorsqu’ils arrivent à atteindre le succès et vivre de leur musique, puisqu’on parle d’une industrie qui n’a pas cru en eux.

Ils ont donc tendance à revendiquer leur statut d’indépendance avec fierté, signe de s’être fait soi-même, ce qui va bien avec les valeurs d’égotrip et de compétition du Rap. On peut prendre encore une fois l’exemple de Freeze Corleone qui répète dans plusieurs titres différents : ”J’ai mes masters, j’ai mes droits” de manière ostentatoire.

Comme vu dans l’un de nos précédents articles, être un artiste indépendant permet de récupérer un bien plus gros pourcentage lors de chaque vente d’album.

Ces artistes deviennent donc les acteurs du circuit économique qui récupèrent la plus grosse part de bénéfice ce qui est positif pour la suite de leur carrière artistique. Ce sont effectivement les mieux placés pour réinvestir comme ils l’entendent dans la suite de leurs projets.

En effet, ils ne vont pas dépendre d’un budget donné par une maison de disque qui peut les brider dans l’élaboration de leur prochain projet. Ils réinvestissent, comme bon leur semble, les bénéfices engrangés par leur dernier projet dans le suivant.

C’est une bonne chose pour “la culture” puisque des artistes indépendants à succès ayant une vraie vision, se retrouvent alors avec un pouvoir financier qui leur permet d’aller au bout de leur art.

On peut prendre pour exemple Laylow qui après avoir connus un vrai succès avec l’album Trinity, a fait exploser le budget pour son album suivant “L’Etrange Histoire de Monsieur Anderson” en allant même jusqu'à proposer un vrai court-métrage truffés d’effets spéciaux pour la sortie de l’album :

Ainsi le futur du Rap français, se trouve dans les mains de nos artistes indépendants. Si vous voulez en faire partie, on vous conseille vivement de vous créer un profil sur notre plateforme, Beatmaker Factory, qui vous permettra de vous mettre en contact avec les personnes qualifiées qu’il vous faut, afin de mener à bien vos projets musicaux.

Cette série d’articles sur le Rap indépendant touche à sa fin, restez connecté sur notre plateforme pour ne rien louper des prochains !

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