État des lieux du beatmaking en France
Dossier
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Comment se lancer dans le beatmaking ?
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Partie 1

État des lieux du beatmaking en France

État des lieux du beatmaking en France

Avant de se lancer sérieusement dans le beatmaking, il est intéressant de savoir de quoi on parle et de faire un diagnostic de cette profession. Le métier ayant énormément évolué au cours de ces 10 dernières années, il paraît important de faire un point en ce début d’année 2023.

Une profession qui a beaucoup évolué dernièrement

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il paraît important de rappeler ce qu’est concrètement un beatmaker. Un beatmaker est un compositeur de musique spécialisé dans le secteur du Hip-Hop, RAP et RnB. C’est donc la personne en charge de créer la mélodie/rythmique sur laquelle l’artiste va poser son texte.

L’émergence du Rap comme étant la musique la plus populaire en France (mais aussi dans le monde) depuis les années 2010, a grandement contribué à l’explosion de la profession de beatmaker.

On assiste donc, de plus en plus, à l’apparition de nouveaux beatmakers anonymes, parfois très jeunes, qui se font connaître avec bien plus de facilités qu’avant. Ces petits nouveaux se font beaucoup connaître via la création de “type beats” diffusés sur YouTube, mais aussi, parfois, en plaçant du jour au lendemain une prod pour un artiste connus du grand public.

Ce genre d’événements se multiplie puisqu’il est bien plus facile de produire de la musique aujourd’hui que dans les années 90, qui ont vu l’émergence du RAP en France. En effet, à l’époque les artistes étaient obligés de s'adapter aux disponibilités des studios, sans parler des tarifs, alors que maintenant on peut se lancer beaucoup plus facilement. Muni d'un logiciel et profitant de réseaux de studios modernes, abordables et accessibles 24/24 tel que chez  Studiomatic ou même si on le souhaite, produire depuis son lit, l'artiste est libre de créer facilement et à n'importe quel moment.

Si on assiste à une explosion de la demande de beatmakers, on assiste dans le même temps à une explosion de l’offre qui accentue la concurrence entre eux. Bien qu’il est vrai qu’aujourd’hui un parfait inconnu peut avoir la chance de placer sa prod sur l’album d’un artiste mainstream, il y a de nombreux paramètres à prendre en compte pour multiplier ses chances et surtout pour durer dans le métier.

À noter que le métier s’est tellement démocratisé qu’il existe maintenant des formations exprès pour devenir beatmaker. Il existait déjà des BTS “ingé son” par exemple, mais pas de formations particulières pour devenir beatmaker.

Il existait aussi déjà des formations payantes au sein d’écoles privées qu’on ne va pas forcément vous conseiller ici, puisque leurs qualités et leurs débouchés sont bien souvent douteux compte tenu de leurs prix.

Mais il existe dorénavant quelques formations publiques (bien que toujours payantes) pour devenir beatmaker, comme le propose par exemple Le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), ou bien encore l'École nationale de musique de Villeurbanne (ENMV).

Un métier dans l’ombre comparé aux rappeurs

Bien que ce soit un peu moins le cas qu’avant, le beatmaker a toujours était dans l’ombre de l’artiste qui va poser sa voix sur sa prod. Cela s’explique notamment par le fait que les auditeurs s’identifient aux textes de l’interprète puisque c’est lui qui s’adresse directement à eux. Les beatmakers sont donc relégués au rang de simples musiciens. On peut prendre pour exemple les groupes de rock dans lesquels l’artiste le plus connu est toujours le chanteur/interprète du groupe, et jamais le bassiste par exemple.

En répercussions, ce sont donc les rappeurs qui vont être le plus mis en avant par l’image au détriment des beatmakers. En effet, ce sont eux qui apparaissent dans les clips, sur les pochettes d’albums, en interview etc. Ce qui n’arrange rien pour rendre un peu plus de crédit au beatmaker dont la bonne réussite d’un morceau dépend tout autant de lui que du rappeur.

On peut d’ailleurs même aller plus loin en disant que le Rap ne serait pas là où il en est sans eux. En effet, ce sont avant tout eux la musique ! Ils ont permis de constamment renouveler le RAP par de nouveaux courants, qui permettent encore à l’heure actuelle que le RAP reste la musique la plus hype depuis maintenant des décennies.

Le RAP reste la musique “des jeunes” tout en étant devenue le genre musical le plus écouté dans le monde, et ça elle le doit en grande partie aux beatmakers.

D’ailleurs cette nécessité de constamment se tenir à jour des dernières tendances, de chercher “le son de demain”… Est usant pour beaucoup de beatmakers, ce qui explique (en partie) leur faible longévité dans l’industrie comparé aux rappeurs de manière générale.

Mais dans les faits, bon nombre de beatmakers s’accommodent très bien de cet anonymat. En effet, elle permet (pour les plus établis) de vivre de leur musique, et donc de leur passion, dans l’anonymat des yeux du grand public. Cela leur permet donc d’éviter tous les désagréments d’être une personnalité publique au quotidien.

Cette vision n’est bien souvent pas partagée par les petits beatmakers encore inconnus qui rêvent de se faire un nom dans l’industrie musicale. Mais qu’ils se rassurent, puisqu’il existe maintenant notre plateforme Beatmaker Factory qui leur permet de bien mieux se développer en plaçant leurs prods directement sur notre site, mais aussi de nouer des relations dans le milieu, de faire des collabs… Et bien plus encore !

S’affirmer comme un véritable artiste

D’ailleurs un phénomène se développe de plus en plus chez les beatmakers. C’est celui d’assumer pleinement le fait que l’on est un artiste et pas simplement un musicien de l’ombre.

Et cela passe par la création de nos propres albums en tant que beatmaker. Ce phénomène est trés populaire aux Etats-Unis où les beatmakers n’ont pas attendus pour casser les codes et s’affranchir en tant qu’artiste à part entière. Par exemple DJ Khaled sort son premier album (”Listennn… the Album”) dès 2006.

En France les beatmakers commencent de plus en plus à franchir le pas depuis 4, 5 ans. On peut prendre pour exemple Ikaz Boy (avec “Brutal” en 2018 et “Brutal 2” en 2019), Myth Sizer (avec “Bisous Mortels” en 2018) et plus récemment Amine Farsi (avec “Farsi” en 2022) et Ghost Killer Track (avec “Que de l’amour” en 2022).

Outre le fait que ces projets donnent un vrai gain de visibilité aux beatmakers en question, ils sont aussi très rafraichissant dans le paysage du rap français puisque ces beatmakers proposent bien souvent des prods spectaculaires ou du moins atypiques.

En effet, ces projets sont l’occasion de se mettre en avant eux, et pas forcément les rappeurs qui vont poser, ce qui laisse plus de place à la création pour les beatmakers qui se focalisent moins à s’adapter au rappeur dans le but de juste placer leurs prods.

De plus, comme l’image est très importante dans la musique de nos jours, les beatmakers se doivent aussi de suivre le pas et de se mettre en avant physiquement à l’image des rappeurs.

Ce n’est bien entendu pas une obligation, mais c’est pour beaucoup la suite logique des choses si l’on veut que l’on nous identifie en tant qu’artiste. C’est pourquoi certaines pochettes d’albums de beatmakers ressemblent à celles des rappeurs avec l’artiste en image qui est mis en avant comme l’élément le plus important de la cover.

On peut prendre pour exemple la cover de “Bisous Mortels” de Myth Syzer :

Ou bien encore celle de “Farsi” d’Amine Farsi :

Notre premier article sur le thème “Comment se lancer dans le beatmaking ?” s’achève ici, n’hésitez pas à checker la suite sur notre site. On va traiter des techniques et des logiciels à utiliser pour vous lancer au mieux dans un prochain article !

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